Manque de communication à Pôle emploi

Le gérant a signalé ses besoins depuis plusieurs mois à Pôle emploi : un crêpier, un chef, un commis de cuisine et même du personnel pour le service. Mais sans résultat.

Chaque mois, un agent le contacte pour vérifier qu'il cherche toujours des employés, mais aucun candidat ne vient frapper à sa porte. « Ils m'annoncent des gens qui ne se présentent jamais !, s'exclame l'hôtelier. Il y a un grand manque de communication entre l'agence et les demandeurs d'emploi. »

Ce constat, Ariano Gara n'est pas le seul à le faire. La confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie (CPIH) a d'ailleurs décidé d'attirer l'attention sur le problème. « Il manque plus de 500 cuisiniers et aides de cuisine en Loire-Atlantique. J'ai soulevé la question auprès des médias au mois de mai, se félicite François Effing, président d'honneur de la CPIH. Depuis nous recevons beaucoup de CV. Nous orientons plus que Pôle emploi ! »

Pour cet ancien gérant, les milieux de l'hôtellerie-restauration souffrent de leur mauvaise réputation. « La profession n'est pas plus dure qu'une autre. Il faut savoir lire, écrire et calculer... et apprendre à rendre la monnaie sans calculette. »
Le personnel qualifé se fait rare

Tous ne partagent pas cette vision des choses. Nombreux sont les professionnels qui déplorent non pas le manque de bras, mais le manque de personnel qualifié. Pour Hervé Audureau, qui gère le restaurant Zagaya à Sainte-Marie-sur-Mer, le profil idéal est « passé par l'apprentissage, et a envie de faire ça toute sa vie. » Pas de chance, la plupart des candidats estivaux sont des étudiants qui cherchent un petit boulot pour les deux mois d'été. Certains professionnels prennent le temps de former de nouvelles recrues. Mais le manque d'expérience de ces jeunes ne comble pas leurs attentes. « Je n'ai pas envie de traîner une verrue pendant toute la saison », s'écrie même un restaurateur peu délicat à leur sujet.
Un métier d'avenir

Au Calluna, Ariano Gara a trouvé une solution : établir un partenariat avec un centre de formation. Depuis deux ans, il accueille des commis de cuisine formés dans une école de la Réunion, dont il est originaire. Julien Rocrou est un jeune cuisinier de 29 ans : « Le marché de la restauration est saturé à la Réunion, explique-t-il. Alors qu'en métropole, il y a moyen de trouver du travail. » Les hôteliers et restaurateurs du Pays de Retz sont d'accord avec ce constat. Et pour Hervé Audureau, la profession a de l'avenir « car nous ne sommes pas prêts d'être remplacés par des robots ! »