Le lièvre de mer, quelques neurones et beaucoup d’encre
Cet étrange mollusque à tout pour surprendre. Nous le regardons dans un premier temps comme une grosse limace molle, gluante et docile. Mais il ne se résume pas qu’à cela. Sans que nous puissions l’expliquer, ces animaux peuvent se rencontrer en grand nombre certaines années puis se faire très rare les années suivantes. C’est le cas de l’année 2015, où ils sont restés très discrets sur nos rivages.
Mais ce sont surtout les neurones de l’animal, répartis dans différents ganglions situés dans la tête et l’abdomen, qui intéressent une poignée de neurobiologistes sur la planète. Certaines de ces cellules nerveuses sont en effet si grosses et si peu nombreuses, vingt mille en tout, qu’elles permettent d’étudier des phénomènes impossibles à observer autrement. L’un de ces chercheurs, Ernest Kandel, a d’ailleurs été nobélisé en 2000 à partir de ses travaux sur le lièvre de mer. Il a pu mettre en évidence que nous apprenons non pas en modifiant nos neurones, mais en renforçant ou en créant de nouvelles synapses, les connexions entre les neurones.
D’autre part, il est intéressant de remarquer que le lièvre de mer partage plusieurs points communs avec la seiche: la présence d’une coquille interne et d’organes natatoires ainsi que la faculté de cracher de l’encre pour se défendre. Cela me laisse à penser qu’ils ont tous deux un ancêtre commun.
Pour en savoir plus sur le lièvre de mer, ou l’aplysie son autre nom, vous pouvez consulter la page d’accueil de mon blog :
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James GUILLON